Nous sommes belles !

Ça veut dire quoi être belle ?

Ça veut dire quoi être belle dans un système qui hérige des normes à propos de tout et notamment de ce que devrait être la beauté féminine ? Et si en tant que femme je ne cadre pas avec l’idéal instauré, suis-je hors jeu ?

J’ai depuis toujours l’intime conviction que toutes les femmes sont belles. J’ai d’ailleurs créé Belle ô Pluri’Elle pour partager cette conviction avec vous. C’est une mission qu’il me tient à coeur de partager parce qu’elle fait sens. J’ai vraiment envie de créer le déclic en vous. Vous êtes belle et cette réalité et un chemin quotidien d’exploration.

Je vais vous confier quelque chose. Pendant longtemps, j’ai considéré que la beauté ne me concernait pas. Si si je vous assure ! Comme de nombreuses femmes, j’ai grandit en pensant que je n’étais pas jolie. J’ai intégré cette croyance docilement et avec le sourire s’il vous plait ! C’était comme ça, je n’ai même pas cherché à lutter, j’ai intégré gentiment que je n’étais pas jolie. Ça ne m’a pas spécialement chagriné, je me suis dis « ok je ne suis pas une jolie petite fille donc je vais tout miser sur ma personnalité et mon intellect ». J’ai opéré une sorte de rééquilibrage, rires. Il y a je crois pas mal de raisons qui expliquent ça.

A commencer par les modèles de beauté féminins auxquels j’ai été confronté durant toute la période de mon enfance et de mon adolescence. Qu’il s’agisse des jouets, des dessins animés, des séries, des magazines, tous les référentiels féminins me renvoyait du rêve mais dans le fond, je savais que je ne ressemblerai jamais à ces femmes.

A l’âge de 10 ans alors que je lisais mon OK Magazine – (je ne suis plus très sûre du titre mais il s’agissait d’un support destiné aux pré-adolescentes. Mon oncle J-P nous avait offert un abonnement d’un an à ma cousine Sadia et moi. J’étais contente comme tout !) – j’ai été envahit par une profonde angoisse en apprenant que Courtney Cox pesait 45 kg.

Sincèrement avec le recul je ne sais pas pourquoi la rédaction a renseigné cette information. Qu’on m’explique le concept, complexer toute une génération de jeunes filles ? Et puis entre nous, ça aurait été tellement plus sympa de parler de son parcours de femme et d’actrice. Qu’on valorise ses talents, son travail, plutôt que sa silhouette. Ça aurait été plus riche et aussi beaucoup plus pertinent ! Enfin je dis ça, je ne dis rien… Plutôt que de me filer des complexes ça m’aurait peut-être donné l’envie de devenir actrice, qui sait ! Rires.

Je me souviens encore du petit encart situé sur la page de droite dans une colonne qui avait vocation à bien séparer cette information du reste, histoire que les mots sautent aux yeux et qu’ils s’agglutinent tout autour de votre rétine. Il fallait comprendre en sous texte « Bim in your face. Tu es une petite fille rondelette c’est dommage ! Tu ne passeras jamais le casting de Friends ! » 🙂

C’était un petit portrait sympa sur l’actrice, une sorte de zoom. Ça tombait bien j’étais fan de la série Friends et j’avais hâte d’en découvrir plus sur Courtney.

45 kg ! Stupeur. Je me suis assurée que j’avais bien compris l’information que je venais de lire. J’ai fais un rapide calcul mental (Bon en fait j’ai compté sur mes doigts ! ok les maths et moi c’était déjà compliqué…) 7 kilos me séparait d’elle. Sauf que j’avais 10 ans. Panique !! J’ai envisagé quelques instants des solutions : arrêter de manger ? #Non j’aime trop la bouffe ! Faire plus de danse ! #Euh j’en fais déjà deux fois par semaine. Enlever des os ! #Aie ça doit faire mal quand même ! J’ai fini par fermer le magazine et je suis allée retourner jouer. C’était la meilleure chose à faire !

Des anecdotes comme celle là, j’en ai des tas. A propos de mes cheveux, à propos de ma silhouette, à propos de mon look. Et malheureusement je crois que vous aussi. Ce qui m’a marqué ce n’est pas tant l’information reçu à propos du poids de l’actrice, mais plutôt le constat que même avec la plus grande volonté du monde je n’atteindrais jamais ce poids. C’était comme si cette donné anodine était là pour instaurer une norme, un objectif à atteindre.

Le soucis c’est que ce magazine qui s’adressait à des préados n’a pas été en mesure de proposer à l’enfant que j’étais des modèles de beauté féminins plurielles. Qu’on accepte ou pas cette idée, nous avons besoin d’être confrontées à des modèles qui nous renvoient une image positive de nous-même. Une image qui nous permette une projection agréable et valorisante de ce à quoi nous aspirons. Comment se construire en tant que future femme lorsque les modèles de féminité n’englobent pas votre réalité ?

Depuis 5 ans, j’observe un mouvement que j’adore. Un mouvement au service de la valorisation des beautés plurielles. Un mouvement qui honore toutes les femmes, tous les corps ! C’est extraordinaire parce que voir des femmes incarnant différents types de beauté fait du bien au moral et à l’estime de toutes les femmes. C’est réconfortant et vivifiant.



À propos de l’auteur

Aude a fondé Belle ô pluri'elle avec l'objectif  de valoriser l'essence féminine et promouvoir les beautés plurielles. Accompagner et aider  les femmes à révéler tout leur potentiel est une mission qui la passionne. Découvrez son dernier livre Osez le chômage ! Un tremplin vers la carrière de vos rêves paru aux éditions Vérone. http://osezlechomage.fr

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